AYA NAKAMURA et VLADIMIR BOUDNIKOFF jugés pour violences

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JEUDI 26 JANVIER 2023

(EXTRAITS. LA VERSION INTÉGRALE SERA DISPONIBLE FIN FÉVRIER, APRÈS LE DÉLIBÉRÉ)

 

12H : aujourd’hui, direction le tribunal de Bobigny pour assister à une nouvelle audience puisqu’aujourd’hui, Aya Nakamura et son (ex?)compagnon Vladimir Boudnikoff comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bobigny. 

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13H01 : Aya Nakamura et Vladimir Boudnikoff viennent d’arriver dans la salle, ensemble, et accompagnés de leurs avocats. Ils s’installent, assis côte-à-côte. Aya Nakamura est assistée de Maître Karim Sebihat (voir photo ci-dessous). Vladimir B. est assisté de Maître Cerasela Vlad.

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13H07 : l’audience débute. La présidente donne les consignes : « pour des raisons de sécurité et éviter tout incident, les portables sont interdits c’est-à-dire que les téléphones sont dans les poches fermés, dans les sacs ». 

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Les avocats des deux prévenus demandent que l’audience soit jugée à huis clos (c’est-à-dire sans la présence du public). Opposition de la Procureure. Refus de la présidente. 

Maître Vlad, avocate de Vladimir B. : la question qui se pose c’est de tenir une audience publique dans laquelle on a le risque d’avoir beaucoup plus de diffusion, par la notoriété de madame. (…) Cette audience n’a rien d’habituel (…) c’est pourquoi je vous demande de faire exception à la publicité habituelle

Maître Sebihat : vous l’avez dit il y a cinq minutes « la prévenue est particulière ». Je vais être très direct, madame D. elle fait l’objet d’un traitement surmédiatisé, disproportionné compte tenu des faits qui la regarde aujourd’hui. (…)

La Procureure : je m’oppose bien évidemment à cette mesure. Le huis clos doit rester exceptionnel face au principe de publicité des débats. (…) La justice est la même pour tous.

(…) Je demanderais purement et simplement de rejeter cette demande.

La présidente : (…) je rejette la demande de huis clos. 

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RAPPORT DE LA PRÉSIDENTE

Synthèse (ce sont mes mots et non ceux de la présidente) :

La présidente explique que, le 7 août 2022, le couple a eu un différend né du fait qu’Aya D. a découvert dans le téléphone de Vladimir B., des photos de lui à un mariage auquel elle n’avait pas été invitée … mais auquel l’ex-compagne de Vladimir avait elle été invitée. Cette dernière figurait également sur les photos.

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Après s’être disputé par message pendant la journée, Aya D. s’est présentée en soirée au domicile de Vladimir B. pour dit-elle, récupérer ses affaires et leur fille de six mois (la présidente reprend les déclarations de Vladimir B. en audition « elle a sonné comme une folle au portail, elle a mis des coups de pied dans la grille »). Une dispute éclate entre les deux, Aya D. prend le téléphone de Vladimir B. et rejoint son véhicule. Ce dernier la rattrape et en retour, prend le téléphone de cette dernière (la présidente : « vous dites que c’est là qu’elle a tenté de vous mordre et vous dites que c’est à ce moment-là qu’elle s’est fait mal à l’oeil? »). Elle ressort du véhicule, le suit à l’intérieur du domicile et la dispute se poursuit (la présidente  : « vous êtes rentré chez vous et c’est là qu’elle vous a suivi (…) c’est à ce moment-là qu’elle vous a poussé, vous a mis un coup de pied, qu’elle a lancé en votre direction un chandelier, une bouteille d’eau (…) »).

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Un voisin qui promenait son chien appelle la police. La police se présente une première fois (la présidente : « les policiers vont constater que l’altercation verbale va se poursuivre. Ils vont entendre des objets au sol, entendre monsieur B. se plaindre que vous auriez cassé des objets et ils entendent madame D. hurler à monsieur de la lâcher ») puis va quitter les lieux ; tout comme Aya D. qui va partir du domicile accompagnée d’une amie et de sa petite fille de six mois. A 1H34, la police est rappelée pour intervenir au même endroit. Vladimir B. explique alors aux policiers qu’après son départ, Aya D. est revenue accompagnée de trois hommes, dont deux lui auraient mis des coups de poing. L’un des hommes explique quant à lui que Vladimir B. aurait pointé une arme vers lui.

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QUESTIONS AUX PRÉVENUS – FOND

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La présidente les appelle à la barre :

Aya D. : (…) on a commencé à se bousculer en début de soirée.

La présidente : mutuellement ?

Aya D. : oui mutuellement. (…) C’était le fait qu’il soit parti au mariage sans me dire. (…)

La présidente : pourquoi vous lui avez pris son téléphone ?

Aya D. : juste pour l’embêter !

La présidente : (…) vous l’avez poussé ?

Aya D. : oui je l’ai poussé. Ensuite, du coup, il a essayé de me calmer. (…)

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La présidente s’adresse à Vladimir B. : nous avons un témoin qui dit que vous étiez défoncé entre guillemets. On a vu après que vous aviez du cannabis dans le sang. Est-ce que cet état ça a pu agir sur votre état d’esprit ?

Vladimir B. : c’est pas pour me vanter mais je consomme depuis longtemps donc j’ai une certaine maîtrise dans la manière de consommer. On n’avait pas beaucoup dormi et le cumul des évènements je pense que c’est ça qui a déclenché ça.

La présidente : vous auriez braqué une arme…

Vladimir B. : c’est la petite précision que j’allais faire. Moi le truc c’est que j’ai entendu sonner, après tout ce qui s’était passé je ne voulais plus lui ouvrir. Mais ensuite, je vois deux de ses amis avec qui je ne m’entends pas du tout, qui grimpent par dessus mon portail, l’un essaie de passer par la porte à l’arrière, l’autre essaie d’ouvrir. J’ai eu peur et je suis allé chercher le fameux pistolet factice. Je leur ai montré. Je les ai pas braqués ou quoi que ce soit. 

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QUESTIONS AUX PRÉVENUS – PERSONNALITÉ

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La présidente : très récemment, il y a eu un article très intéressant, dans Le Monde, où on a appris des choses intéressantes : vous êtes issue d’un milieu modeste, de banlieue, que vous vous êtes fait toute seule ; que vous étiez décidée à entrer dans le monde de la musique, petit à petit vous avez commencé à avoir de la notoriété et vous êtes aujourd’hui chanteuse, votre propre productrice ?

Aya D. : j’ai pas de manager. C’est moi qui me gère toute seule.

La présidente : (…) vous avez un casier vierge. Vous avez des revenus conséquents. Vous avez deux enfants, dont une première fille et une avec monsieur. (…) Monsieur c’est un petit peu plus obscur. Vous, vous êtes réalisateur de clips, vous êtes producteur ?

Vladimir B. : j’ai commencé par la réalisation de clip et j’ai mon studio qui est chez moi et je suis aussi producteur d’artiste. Et donc on bosse avec Aya.

La présidente : quels sont vos revenus par mois monsieur ?

Vladimir B. : 2.000€.

La présidente : vous en êtes où niveau cannabis ?

Vladimir B. : j’en suis dans le CBD ! (il rit). J’essaie de m’en passer progressivement.

La présidente : vous pensez qu’une aide serait la bienvenue ?

Vladimir B : je suis en train de prendre rendez-vous …

La présidente : comment vous expliquez que ça a dégénéré ? Y’a des faits qui se sont passés sur la voie publique !

Aya D. : c’est des émotions. Je les ai pas gérées à ce moment-là. Y’avait plus de Aya Nakamura ou je ne sais quoi. Là c’était madame D. ! 

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La Procureur : (…) quelle est la situation actuelle … ?

Aya D. : pour l’instant on est séparés mais on essaie quand même de bien s’entendre par rapport à la petite et voilà.

Procureur : vous vivez chacun de votre côté ?

Aya D. : ouais c’est ça.

La présidente : tout est apaisé ?

Aya D. : ouais.

La présidente : si ça n’avait pas dégénéré sur la voie publique, ça serait resté entre vous ?

Aya D. : oui c’est ça.

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RÉQUISITIONS

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Les blessures étant médicalement constatées, je vous demanderais de les déclarer coupables et de prononcer à leur encontre une peine d’amende à hauteur des capacités contributives de chacun : 5000€ à l’encontre de madame Dianoko et 2000€ à l’encontre de monsieur Boudnikoff ; à titre de peine principale. Je vous laisserais apprécier sur l’opportunité de prononcer un stage de sensibilisation à la lutte contre les violences conjugales (…) ».

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PLAIDOIRIES

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DÉFENSE DE VLADIMIR B.

Maître Vlad, l’avocate de Vladimir B. (on entend très mal) :  « (…) sur les faits de violences sur conjoint, les choses se sont un peu calmées, (…) ils ont pris les devants pour améliorer la communication entre eux et sont suivis par un thérapeuthe. Au vu de ces faits-là, je vous demanderais pour monsieur B. une dispense de peine ou une peine avec sursis ». 

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DÉFENSE D’AYA D.

Maître Sebihat, avocat de Aya D. : madame la présidente, vous avez compris, je crois, qui est madame D. C’est une artiste, une chanteuse, professionnellement accomplie, très reconnue. (…) A côté de ça, qui est madame D. ? Une femme, une mère de famille, qui a deux enfants et qui a le droit d’avoir une vie privée, une vie intime, avec parfois les difficultés que ça peut comporter. (…) Madame D. c’est important de le rappeler c’est aussi une victime dans cette affaire. Ils sont poursuivis tous les deux mais elle est pas seulement prévenue, elle est aussi victime. Vous devez tenir compte de ces éléments pour rendre une décision dans ce dossier.Vous l’avez entendu : chacun assume ses responsabilités. Les deux ont commencé une thérapie familiale, conjugale, pour les aider à s’entendre, à communiquer.

Je pense que ce serait adapté à la réalité de ce dossier de ne pas oublier que madame D. est une victime et compte tenu de sa personnalité, compte tenu du fait qu’elle doit véhiculer une image positive, je vous demanderais également, si vous envisagez cette dispense de peine de ne pas en faire mention sur son casier judiciaire.

La Procureure : il s’agirait d’une décision de faveur donc je m’y oppose fermement.

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LE DÉLIBÉRÉ SERA RENDU LE 23 FÉVRIER 2023.

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