« Rien n’interdit à un juge d’avoir une relation amicale, amoureuse, avec un avocat mais dans les faits, mieux vaut s’abstenir, ça évite les problèmes en particulier quand on a des dossiers en commun, il peut y avoir conflit d’intérêts ».
RÉSUMÉ : Alma est mariée et mère de famille. Juge d’instruction au pôle antiterroriste, elle doit se prononcer sur le sort d’un homme suspecté d’avoir rejoint l’Etat islamique en Syrie. Doit-elle faire droit à sa demande de mise en liberté, ou faut-il le maintenir en détention provisoire ?
Que faire lorsque vous avez la liberté d’un homme entre les mains ? Que faire lorsque la sécurité de votre pays est en jeu ? Et que faire, lorsque l’avocat de cet homme est également votre amant ? C’est « La décision ».
MON AVIS : j’avais vraiment hâte de lire ce roman, d’autant que j’en avais énormément entendu parler autour de moi et qu’il faisait écho à mon actualité immédiate puisqu’il est paru pendant le procès des attentats du 13 novembre 2015, auquel j’assistais. J’ai donc attendu juillet et la fin du procès pour m’y mettre, en me disant que pour mon premier livre de l’été, j’allais rester dans le thème du terrorisme.
A la lecture du résumé, tout semblait y être mais pour être très honnête, j’ai été déçue et pas vraiment séduite par ce roman. Pour une raison que j’ignore, j’ai eu énormément de mal à le lire, à rentrer dans l’histoire et à m’y accrocher (j’ai commencé à avoir envie de connaitre la suite de l’histoire à partir de la page 217…). Je n’arrivais pas à « croire » dans les dialogues ; je les trouvais aussi un peu « clichés » par moment. Bien que l’histoire soit rédigée à la première personne et que le lecteur soit donc invité à la vivre à travers les yeux d’Alma, j’ai vécu son récit avec énormément de distance, tant dans ses enjeux professionnels que ses questionnements personnels. Honnêtement, je ne sais pas si c’est le fait de sortir des dix mois du procès V13 qui a fait que j’ai eu du mal à me plonger dans cette histoire romancée mais ce qui est sûr c’est que je ne me suis sentie captivée ni par l’histoire, ni par les protagonistes (en tout cas pas avant la page 217..). Et très honnêtement ça me surprend parce que je suis vraiment cliente de ce genre d’histoire et autour de moi, les avis étaient assez dithyrambiques…
Encore une fois, peut-être que je ne l’ai pas lu au bon moment, peut-être que la marque du procès des attentats du 13 novembre était encore trop présente … peut-être que j’ai inconsciemment fait un transfert entre la réalité du procès que je venais de suivre, les actualités sur le sujet et ce roman. Peut-être ! Toujours est-il que je ne m’y suis pas retrouvée et qu’il ne m’a pas transportée là où j’aurais aimé qu’il m’amène, tant en termes d’émotions, que de réflexion !
Et vous : vous l’avez lu ? Vous avez aimé ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Camille
Merci pour cet article. Je ne l’ai pas encore lu mais le résumé donne envie !
Je comprends votre ressentiment. J’ai lu Khalil de Yasmina Kadra au début de l été, juste apres avoir suivi le procès V13. J ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, éloigné de la réalité des faits, pourtant très interressant qui pousse à réfléchir.
Bonjour Camille,
Je l’ai également lu après avoir assisté au procès V13 et je n’ai pas été plus emballée que ça.
J’en avais énormément entendu parler, donc j’avais placé beaucoup d’espoirs en ce livre, mais je l’ai trouvé sans surprise, attendu.
Rien ne m’a étonnée, surprise ou emballée.
Il était tout de même assez bien écrit, mais je pense qu’il y avait trop d’attente pour ma part dans ce livre.
Merci beaucoup pour ce résumé ! J’ai vraiment bien aimé ce livre, même si j’ai eu du mal à rentrer dedans.
Le roman s’ouvre sur le récit bien trop intense d’une scène de décapitation, qui laisse présager une histoire violente et sordide comme n’importe quel thriller acheté sur un point de vente en gare. Cependant, l’aspect juridique est plutôt bien documenté et l’approche du terrorisme est abordée de façon bien plus complexe que la scène du début ne le laisse présager. Les enjeux entre la vie d’un individu suspect en détention provisoire et la sécurité d’une nation sont finement rappelés à plusieurs moments, la balance de la justice oscillant entre l’un et l’autre avec un sentiment très humain de doute et de gravité. Ce roman m’a permis de découvrir un des aspect de la magistrature, du corporatisme et de la solidarité entre les collègues qui peuvent faire une erreur d’appréciation qui a pourtant des conséquences gravissimes : l’erreur est humaine et les juges sont ici bien humains.
Néanmoins j’ai trouvé le personnage de l’avocat ténébreux plus agaçant et le fait que la vie personnelle (la liaison entre un avocat et une juge) s’entremêle à l’aspect professionnel me semblait être un élément de récit complètement inventé et romancé comme dans une telenovela espagnole. Hormis les passages peu subtiles sur la passion sentimentale ombrageuse, je recommande ce livre qui se lit très facilement !